La petite histoire du Club

De l’amour du bois…au Club de ski de fond de Ville-Guay

À l’hiver 1980, M. Jacques Bélanger, nouveau résident de la rue Turgeon, regardant les grands espaces et les boisés à proximité de chez lui décide de chausser ses skis et de tracer une piste de ski de fond à partir du Calvaire situé proche de sa demeure.

Pendant deux hivers, il teste sa piste et son trajet. Une seule personne le suit : une sœur du Bon-Conseil de l’Institut Monseigneur Guay!

En 1982, le tracé en boucle est bien défini. Il commence au Calvaire, s’approche de la Route Lallemand, puis revient à l’emplacement des pistes actuelles pour se terminer à son point de départ.

Traçage, rangement des « machines » et entretien des pistes

Durant ces deux hivers-tests, Jacques Bélanger tracera sa piste, chaussé de ses skis.

En 1983, l’entretien se mécanise. Jacques Bélanger achète la motoneige de son frère, et avec Gilles Poiré - son voisin habile et débrouillard, ils conçoivent et construisent un traceur de pistes tractable par la motoneige nouvellement acquise.

Pour améliorer la qualité du traçage, Gilles Poiré construit une gratte. Lorsqu’il y a beaucoup de neige, les pistes sont grattées puis tracées. C’est toujours cette méthode de préparation des pistes en deux temps qui est utilisée aujourd’hui.

Il n’y a pas que les chutes de neige qui rendent le traçage des pistes difficile, il y a aussi la pluie verglaçante et la vieille neige durcie.

En 1989, Jacques Bélanger allie encore une fois ses bonnes idées à l’habileté et à la débrouillardise de son voisin, M. Poiré. Tous deux « inventent » une machine à broyer la glace qui transforme la vieille neige en neige neuve : la bineuse! Après une longue série d’essais et de recommencements, ça marche et ça marche bien!

Au cours des ans, plusieurs améliorations y sont apportées. En 2012, le vieux moteur est remplacé par un neuf ($10,000).

Jacques travaille à temps plein, c’est donc le soir, et souvent très tard, qu’il part entretenir « ses » pistes. Il rentre parfois passé minuit!

En 1983, où sont rangés la motoneige, la gratte et le traceur? Où les trouvent-on? « su’l banc de neige recouvert d’une toile! ».

Quelques années plus tard, tout ça sera disposé dans le nouveau garage de Jacques, puis dans celui de G. Poiré et pour finir dans celui d’Alain Brulotte. Il va être bientôt temps de trouver une autre solution.

Et les sous?

Le site est populaire. Les années passent et le cercle de skieurs augmente au-delà de la famille, des voisins et amis. Les skieurs viennent de plus en plus loin. Par les beaux dimanches, on voit de plus en plus d’automobiles stationnées en bordure de la rue Turgeon, du jamais vu!

Stimuler les gens à « aller jouer dehors » est la récompense de Jacques Bélanger! Mais on manque de sous.

Au début, les skieurs donnaient occasionnellement un 2$ ou plus rarement un 5$. Jacques, consciencieux et avec l’aide de son épouse Jacqueline, annotait tout (nom, montant, date) dans le livre de comptabilité du Club. Les sous étaient, la plupart du temps, tout juste suffisants pour couvrir les frais d’essence, les bris de machinerie et autres. Plusieurs fins d’hivers ont vu le Club « dans le rouge », Jacques déboursait alors de sa poche! La solution est trouvée. Une petite boite est accrochée sur la clôture au départ des pistes pour encourager les skieurs à laisser quelques sous de façon plus régulière.

1997 - Un nouveau départ

Un dimanche midi d’automne de 1997, une mauvaise nouvelle frappe! Le propriétaire d’une terre sur laquelle passent les pistes de ski de fond appelle Jacques Bélanger pour lui dire qu’il ne veut plus que les pistes traversent sa terre. Dès lors, un 4 km de pistes est perdu. Quinze ans après sa fondation, est-ce la fin du Club?

Après réflexion, M. Bélanger contacte le conseiller municipal, M. Jean-Claude Bouchard, pour lui parler de son problème. Le lundi suivant, ce dernier parle de cette malencontreuse situation à la réunion du Conseil de la Ville de Lévis et le mardi, c’est réglé!

La Ville, venant d’acquérir la terre de M. Azarie Guay – sur laquelle se trouve aujourd’hui le site de la pépinière de la Ville, autorise le Club à tracer de nouvelles pistes sur cette terre.

Les skieurs de plus en plus nombreux ne savent plus où garer leur voiture, la Ville aménage donc un petit stationnement devant le départ des pistes maintenant au 196 rue Turgeon.

Le Club remercie M. Jean-Claude Bouchard, conseiller municipal très impliqué dans son milieu à ce moment-là, qui a grandement aidé au développement du Club.

Un groupe de bénévoles se mettra au travail, de nouvelles pistes seront tracées, les ponts et ponceaux qui enjambent fossés et cours d’eau seront construits.

Et ces belles pistes…

Il est bon de noter que c’est grâce au travail formidable d’une équipe de bénévoles que les pistes sont belles et bien entretenues. L’hiver, elles sont grattées, tracées et « binées ». L’automne, elles sont parcourues à pied. C’est le temps du grand nettoyage : coupe des arbres et branches mortes ou malades, débroussaillage des sentiers. C’est aussi le temps de vérifier, améliorer et refaire, si besoin est, les infrastructures : ponts, ponceaux, cartes des pistes, signalisation, etc. On y retrouve toujours « l’amour du bois! »

1998 - Club de ski de fond de Ville-Guay

En 1998, le Club s’enregistre sous le nom de Club de ski de fond de Ville-Guay et devient officiellement reconnu par la Ville de Lévis comme club de récréation.

Le Club remercie la Ville de Lévis pour son support.

Le refuge

En 2004-2005, grâce à une subvention de la Ville de Lévis et à la participation de bénévoles, un refuge, doté d’un poêle à bois dont la chaleur est très appréciée, est construit à quelques deux kilomètres du départ des pistes.

Cette année de Covid-19 2020-2021, il n’est ouvert et chauffé qu’en cas d’urgence, de bris de matériel ou en cas de besoin de se réchauffer.

Changement à la présidence

À la fin de la saison de ski 2007, Jacques Bélanger cède la présidence à Hélène Poiré (2006-2010), mais reste membre du C.A. C’est en 2009, après 27 ans de bons et loyaux services ainsi que d’innombrables heures données au sein de cette organisation vigoureuse qu’il a fondée, qu’il quitte ses fonctions d’administrateur du Club.

Cette même année, le Club obtient son statut actuel, selon la Loi des compagnies, d’organisme sans but lucratif (OSBL); statut qui lui donne plusieurs avantages (assurances, déneigement, services, etc.).

Les derniers 10 ans

2010 - Jacques Brulotte remplace Hélène Poiré au poste de président. Le Club est de plus en plus populaire, le cercle de bénévoles s’agrandit, mais l’entrée d’argent, basée depuis le début sur des contributions laissées à la discrétion des skieurs, s’avère insuffisante. Le temps d’un changement est venu.

À partir de la saison hivernale de 2011, une contribution recommandée de 2$ sera instaurée et une petite boite à cet effet sera installée bien en vue au départ des pistes. On pourrait se dire entre nous : « Sans 2$, pas de pistes! ». Et c’est toujours ainsi jusqu’à ce jour.

Depuis 2013, la Caisse Desjardins apporte également un soutien financier au Club. Merci!

La sécurité, la qualité et l’amélioration des pistes et des infrastructures sont une préoccupation de premier ordre pour Jacques Brulotte, le président actuel.

Grâce à l’implication des bénévoles, et à l’habileté et la créativité de Jacques Brulotte, des améliorations sont faites lors de la préparation automnale: reconstruction de tous les ponts et ponceaux, panneaux de signalisation, carte des sentiers, réorganisation et réaménagement du départ des pistes, escaliers pour l’accès au site, avec toujours en tête la sécurité du skieur comme priorité. De plus, la page Facebook et le site Web ont récemment été mis à jour.

Un plan d’urgence est établi en collaboration avec la Ville de Lévis et ses pompiers. Le Club a fait l’acquisition d’un nouveau traîneau d’évacuation.

Les adeptes du ski de fond et amoureux de la nature à proximité de la ville sont au rendez-vous; la clientèle s’élargit. Le Club va bien, il est maintenant équipé de machinerie «de pointe » pour l’entretien et le traçage mécanique de ses pistes. Mais où ranger tout ça? Les amis et bénévoles du club ont fait leur part en offrant de l’espace de rangement dans le garage de leur maison.

Garage pour les « machines »

Le 15 décembre 2016, un bâtiment construit par la Ville de Lévis au départ des pistes est inauguré sous la présidence du Maire de Lévis, M. Gilles Lehouillier. Le bâtiment, dont l’usage est partagé avec la pépinière de la Ville de Lévis, sert au rangement de toute la machinerie nécessaire pour l’entretien des pistes de ski de fond.

On est loin du temps de la motoneige et du traceur rangés sur le banc de neige en 1983!

En octobre 2019, Cécile Poiré, dernière administratrice faisant partie du groupe de « pionniers » qui ont démarré le Club en 1982, quitte ses fonctions.

Autorisations de circuler

En décembre 2019, le risque bien réel de voir se renouveler la conjoncture difficile de 1997 qui avait mis la survie du Club en danger, n’est plus. Le Club a en main des autorisations de circuler dûment signées par les propriétaires des terres privées sur lesquelles passent ses pistes. Le Club a aussi l’autorisation de passer sur les terres de la Ville et de la société Rabaska.

Conclusion

Les motivations premières qui stimulèrent M. Jacques Bélanger à se lancer dans cette belle aventure furent l’amour d’être « dans l’bois » et le plaisir de stimuler les gens à « aller jouer dehors ». C’est réussi!

Cette approche est celle qui anime toujours l’organisation. Jacques Brulotte tient à conserver « l’âme » du Club - des pistes simples, bien entretenues et sécuritaires, un contact direct avec la forêt et tout ça dans un bel esprit de convivialité.

Quel sera le nouveau projet du Club? À suivre!

N’oublions pas que ce petit bijou de Club de proximité existe grâce au travail formidable et à la vision de Jacques Brulotte supportés par le travail et l’engagement de bénévoles « anciens » et nouveaux.

MERCI à Jacques Brulotte, merci aux bénévoles actifs, et bienvenue aux nouveaux bénévoles!

Un grand MERCI à M. Jacques Bélanger et aussi à M. Gilles Poiré de s’être lancés dans cette belle aventure!

BON SKI !!!

Ce texte a pu être rédigé grâce à l’apport de M. Jacques Bélanger qui nous a généreusement raconté la petite histoire du club.

Merci aussi à Jacques Brulotte pour ses commentaires et ajouts judicieux.